Saturday, March 9, 2013

Libye: Secteur avicole - Opportunités d'exportation vers la Libye



PAR CHOKRI GHARBI, 9 MARS 2013

Les aviculteurs tunisiens sont capables de produire de grandes quantités de viandes blanches pour approvisionner le marché intérieur et exporter vers les pays voisins, notamment la Libye où les opportunités d'exportation sont réelles aujourd'hui. Ce marché compte un nombre de consommateurs de plus en plus grand avec un pouvoir d'achat assez élevé, ce qui permet de commercialiser le produit tunisien avec un prix préférentiel.
Toutefois, la contrebande faite par des trafiquants, qui achètent de grandes quantités de viandes compensées destinées aux consommateurs tunisiens pour les écouler sur le marché libyen, nuit énormément au secteur. Ces revendeurs contribuent ainsi à renforcer l'approvisionnement du marché libyen à un prix abordable et réalisent des gains substantiels. Ils ne semblent pas réaliser qu'en agissant ainsi, ils portent préjudice au marché tunisien et participent à l'augmentation des prix vu l'indisponibilité du produit.
L'exportation légale ouvre, toutefois, de nouveaux horizons pour les producteurs tunisiens professionnels qui veulent améliorer leurs chiffres d'affaires. Selon l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap), les producteurs des viandes blanches sont en mesure de produire les quantités suffisantes destinées à l'exportation vers la Libye d'autant plus que les quantités de poulet stockées sont estimées à 1.780 tonnes ainsi que 1.620 tonnes d'escalope (viande de dinde) pour réguler le marché.
Le produit tunisien préféré aux autres
La même source indique que la production dans ce secteur est abondante et peut atteindre les 11 mille tonnes de viande blanches au cours de certains mois de l'année, ce qui a un impact sur les prix au niveau du marché local. Les quantités d'escalope produites sont estimées, à elles seules, au cours de certaines périodes à 6.000 tonnes. Plusieurs ménages tunisiens se rabattent sur les viandes blanches compte tenu du prix hors de portée des viandes ovine et bovine.
L'Utap appelle les autorités compétentes à faciliter les opérations d'exportation vers la Libye en exploitant les opportunités qui se présentent pour améliorer les recettes en devises et dynamiser les activités des unités de production. La stimulation des activités des unités de production pourrait contribuer aussi à créer de nouveaux emplois dans les différentes régions.
La situation géographique de la Tunisie lui offre l'avantage d'accéder rapidement au marché libyen dont les consommateurs sont disposés à acheter au prix fort les produits tunisiens qui sont préférés aux produits provenant d'autres pays comme le Brésil et la Turquie. Le produit tunisien se distingue par sa qualité qui a une bonne réputation dans les pays maghrébins.
Cette manne libyenne constitue donc une occasion propice à ne pas rater pour exporter davantage de viandes blanches sans négliger, bien entendu, l'approvisionnement du marché local en quantités suffisantes. C'est que l'abondance de la production -- non commercialisée -- peut avoir des répercussions négatives sur les unités de production et notamment les éleveurs qui seraient contraints de ralentir, voire d'arrêter leur production.
Le marché tunisien n'est pas en mesure, à lui seul, d'absorber toutes les quantités produites. Certes, au cours de certaines périodes de l'année -- comme c'est le cas durant le mois de Ramadan --, la consommation connaît un certain accroîssement pour fléchir de nouveau. Toute la filière des viandes blanches -- qui compte les éleveurs, les unités d'alimentation, les couvoirs et les abattoirs -- est concernée par cette situation de surproduction invendue qui pourrait avoir comme conséquence la perte de postes d'emploi et de sources de revenu.
Les producteurs s'engagent donc à continuer à approvisionner le marché local tout au long de l'année -- en utilisant, le cas échéant, le stock régulateur -- pour équiliber l'offre et la demande. Ils souhaitent, toutefois, s'ouvrir sur de nouveaux horizons pour équilibrer leur finances en se tournant vers le marché libyen. Le coût de la production -- intrants, nourriture et autres charges salariales -- ne cesse de connaître au fil des ans une augmentation importante, ce qui risque de perturber les activités de ces professionnels.

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