Thursday, February 28, 2013

Les réseaux sociaux pour décloisonner l’agriculture


Étonnamment, le sujet des technologies en agriculture nous laisse toujours un peu perplexe. D’une part, réaliser que notre profession en est rapidement devenue une hautement technologique le temps d’un claquement des doigts.
D’un autre coté, réaliser aussi qu’on peine à mécaniser plusieurs aspects du métier. Bien que dans plusieurs cas, il puisse s’agir de choix, trois limites techniques ressortent à mes yeux : nos connaissances, les capitaux nécessaires à l’acquisition des nouvelles technologies et l’état archaïque de nos infrastructures rurales. Faisons ici référence aux couvertures inégales des réseaux cellulaires et des lignes de 550 volts.
Force est d’admettre que dans mon cas, l’avènement du téléphone intelligent constitue la plus formidable évolution. Au-delà des applications météo, la possibilité de consulter aux champs les radars de précipitations d’Environnement Canada est formidable. Prendre des photos d’une problématique et la partager à des experts est très efficace. Que dire des réseaux sociaux! Telle une des valeurs fondamentales de la coopération, soit de s’aider les uns les autres, les médias sociaux permettent un environnent exceptionnel pour co-apprendre, co-développer et co-solutionner. Un exemple de cet été; une vache a mal réagi à de multiples piqûres de mouches, photo prise et partagée via twitter et en quelques minutes, des collègues y allaient de leurs hypothèses et traitements respectifs. Il y a plusieurs producteurs allumés sur les réseaux. Il faut savoir s’en inspirer pour ramener le meilleur pour soi. On y échange idées, expériences, nos bons coups et parfois, avec une certaine humilité, nos mauvais coups  :-)
D’un spectre d’intervention plus large, la toile regorge de foodies. Par leurs blogues, ils ont une influence considérable sur les citadins. Plusieurs de ceux-ci ont parfois des idées préconçues du monde agricole. Pouvoir interagir avec eux via les médias sociaux est une bonne façon de valoriser la profession. Idem pour les politiciens, en essayant d’attirer l’attention via d’autres canaux, ils s’exposent ainsi à des échanges directs avec les citoyens. Globalement, les différentes facettes des technologies amènent un large spectre d’avantages.
Le futur est très prometteur. J’ai la ferme conviction que multiples inventions migreront vers le monde agricole. On n’a qu’à penser aux robots téléguidés utilisés par l’armée américaine, ils évolueront et remplaceront le tracteur classique. Les imprimantes en trois dimensions; un jour, nous n’irons plus chez le concessionnaire chercher une pièce de remplacement. Un plan qu’on imprimera dans l’atelier nous sera vendu. Il est désormais possible d’analyser les cellules somatiques à partir d’un iPhone, quelle sera la prochaine possibilité d’analyse? Toutes ces innovations existent. Les limites de l’application des technologies à la ferme, elles ne sont pas matérielles. Elles ne sont que du ressort de l’imagination des agriculteurs qui oseront innover.
Par Frédéric Marcoux, de la ferme Philippe Marcoux à Ste-Marguerite, Beauce.

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